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Biographie 

 A travers son expression artistique, que ce soit avec ou sans instrument, improvisée ou écrite, Saeid incarne un héritage culturel venu d’Afrique par des esclaves dans le sud de l’Iran, trois générations avant lui.

 Il est né et a grandi dans la vielle ville de Boushehr. Dans le quartier Behbouni au bord de la mer, habité majoritairement par des afro-descendant. Un quartier qu’il compare aux favelas de Rio.

 Son enfance est bercée dans cette ambiance ou on voyait encore des vestiges d’un passé colonial avec le bâtiment abandonné du consulat d’Angleterre, des grandes bâtisses des anciens commerçants, certaines vidées par leurs propriétaires et squattées par des plus pauvres et le paquebot de luxe « Raffaello » venu d’Italie ancrée dans le port à jamais. Boushehr est une ville cosmopolite. Des populations viennent et partent tel des vagues sur des sables de la plage.

La langue parlée et la nourriture sont issues d’une fusion magique entre Persan, luri, Baloutchi, Swahili, Anglais, Arabe et Indien.

 Le petit Saeid est le dernier d’une fratrie de neuf enfants d’une famille modeste. On l’appelle « Faraz » à la maison. Energique et curieux, Il va partout et connaît tout le monde. Il est témoin de la pauvreté, de la délinquance, du trafic de drogue mais aussi du bonheur et de la liberté. Il s’invite à toutes les fêtes pour danser y compris la cérémonie de Dammâm, ( un sorte de tambour originaire d’Afrique) l’événement le plus important de l’année. Son grand frère joue de la trompète et sa grande soeur danse et travaille à la radio-télé nationale.  

 Son monde bascule à l’âge de 9 ans avec la révolution puis la guerre qui volent son enfance. Une guerre que le régime continue pendent 8 ans pour pouvoir instaurer ses pilier de pouvoir dans le pays. Toutes sortes d'expression artistique devient interdit sauf si elle est en service des propagandes de la guerre et de la révolution islamique.  

 A l'école, Saeid intègre la chorale en tent que flutiste. A l’âge de 11 ans, parmi quelques enfants, il est envoyé au front de guerre pour chanter pour encourager les soldats. Il y retourne traumatisé.

 Il passe une adolescence tourmentée entre bagarres aux quotidiens et aller- retour aux fronts pour pouvoir s'échapper de l’école dans ses années sombres de la répression, appliquée par des fondamentalistes religieux au pouvoir.

 Le sport le sauve. Il va en tester plusieurs puis trouve sa voie dans l’athlétisme. Grace aux entrainements de la plongée aux fronts, son corps est prêt. Dès l’âge de 16 ans il gagne toutes les courses de 800 mètres et 1500 mètres régional et s’apprête à consacrer sa vie à l’athlétisme mais à 19 ans, un accident de la route fracture ses hanches et l’empêche de continuer mais il sait rebondir et se réoriente à l’entrainement des plus jeunes.

 Durant ses années la musique est toujours présente dans sa vie. Il joue le Dammâm avec une aisance naturelle et devient l'un des meilleurs joueurs de son cartier. Il apprend la Flute, le Saxophone et la Neyanbân (une sorte de cornemuse).

 Saeid crée son propre groupe de musique « Ensemble Shanbehzadeh » malgré les difficultés qui lui créait le bureau représentant du ministère de culture et conseil islamique à Boushehr Parallèlement, il commence à mener des recherches d'ethnomusicologie dans sa région.

 Après avoir gagné le premier prix du festival de Fajr à Téhéran en 1990, il est très vite repéré par des programmateurs et invité à jouer au Festival d’Avignon en 1991 et au Théâtre de la Ville de Paris en 1993.

 En 1996, c’est l’université de Toronto qui l’invite pour y enseigner sa musique. Mais il ne reste que six mois car il venait d’avoir son première enfant. 

 En 1997 il est nommé directeur de la Maison des Arts et de  la culture de l’île de Kish en Iran ou il crée une école de musique pour les enfants et dynamise complètement l’offre culturelle de l’île. Pendant cette période, il devient le centre d’attention de cinéma iranien et joue dans quatre film. « Talking with the wind » de Bahram Beyzaie, « The door » de Mohsen Makhmalbaf, et « Rain and the Native » de Rakhshan Bani-Etemad. Il a également réalisé la musique de ses deux derniers.

 De 2001 à 2006 il a travaillé, avec la Compagnie de danse, Montalvo/Hervieu, sur le spectacle « Babelle Heureuse », qui a tourné en France, en Europe et au Brésil.

 

 En 2005, le tribunal de Boushehr accuse et condamne Saeid à 2 années de prison pour avoir profané l’islam à travers ses performances scéniques, ses écrits et ses interviews critiquant le régime Iranien. Son weblog sur lequel il écrivait ses mémoires sera fermé par les services de renseignements. Depuis, il réside en France de façon permanente avec sa famille.

 

 En 2007, il est à nouveau invité à enseigner son art, par la prestigieuse Cité de la Musique de Paris et signe chez Zaman production et le label français, Buda Musique. Depuis, Il fait des tournées mondiales en duo avec son Fils Naghib qui est déjà un percussionniste complet à l’âge de 14 ans. Sa femme Sheida, aussi originaire de Boushehr, se forme à ses côtés depuis 2006 et intègre l’ensemble Shanbehzadeh en 2015.  

 

 Durant son parcours artistique, Saeid Shanbehzadeh a de nombreuses fois expérimenté la fusion de sa musique avec d’autres univers tel que, le jazz, le reggae, la musique classique, l’électro et la musique moderne. Il a sortie 6 albums et un EP qui sont les suivants :

  • 1992 « Music from Boushehr » : by Mahour Company , Iran

  • 1995 « Music from Boushehr » : recorded by WDR radio, Germany

  • 2003 « Tehran Nights » with Pedram Derakhshani, Universal Music India

  • 2009 « Music from the Persian gulf » with Buda musique, France

  • Zâr, Ensemble Shanbehzadeh & trio Donarier with Buda music

  • 2015 Yamama, EP

  • En septembre 2016, Il joue à guichet fermé à Apollo Theater de New York avec sa dernière création qui donne naissance à l’album Pour-Afrigha, sortie chez Buda musique en 2017, en étroite collaboration avec le chanteur Baloutche de renommé, Rostam Mirlashari, le guitariste Jazz Manu Codjia, Naghib Shanbehzadeh et Sheida Bozorgmehr.

L’album Pour-Afrigha a eu beaucoup de succès dans les Radios et presses spécialisées et était sélectionné parmi des 100 meilleurs albums de l’année 2017 au Transglobal world music chart.

Actuellement Saeid est en tournée en Europe avec le spectacle Carmen(s) du chorégraphe José Montalvo, coproduit par le Théâtre de Chaillot de Paris et La Maison des Arts de Créteil.  

Il donne régulièrement des master classes et workshops ainsi que des ateliers pour des enfants.

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